H&M et Sellpy : partenaires ou concurrents ? Découvrez leur relation

Jeunes adultes en shopping de mode dans un magasin moderne

Les chiffres ne mentent pas : depuis 2019, H&M a pris les commandes chez Sellpy, la start-up suédoise qui a fait de la revente de vêtements d’occasion sa spécialité. Derrière cette alliance, une zone grise intrigue : deux acteurs liés par le capital, mais qui avancent, sur le papier, chacun à sa manière. D’un côté, H&M, mastodonte du textile, de l’autre, Sellpy, plateforme en pleine ascension, tous deux sur le même terrain de la seconde main, mais sans fusionner complètement leurs forces. Dans le secteur, la question agace : où s’arrête la collaboration, où commence la concurrence ?

Avec Sellpy qui s’invite dans l’univers H&M, la dynamique des plateformes de seconde main évolue. D’un côté, cette intégration offre aux vêtements d’occasion une visibilité sans précédent auprès du grand public. De l’autre, elle soulève des doutes sur l’équilibre concurrentiel et la véritable indépendance des acteurs. Certains saluent la démocratisation de la seconde main, d’autres restent vigilants sur les dérives possibles du modèle.

Le marché de la seconde main : entre essor et diversification des plateformes

Le secteur du textile connaît un bouleversement. La seconde main n’est plus un marché de niche : elle s’impose comme un réflexe, portée par l’essor de la mode durable et l’attention croissante aux enjeux écologiques. Les jeunes générations, en tête la génération Z, dictent de nouveaux usages : ils traquent la pièce unique, veulent comprendre l’origine des matières et rejettent les dérives de la fast fashion.

En France, les lignes bougent vite. Les plateformes spécialisées côtoient les applications mobiles et les grandes enseignes, toutes décidées à s’emparer du sujet. Vinted s’est hissée au rang de référence, mais la bataille s’intensifie. Avec son entrée dans Sellpy, H&M redistribue les cartes, brouille les repères entre anciens et nouveaux acteurs. Les consommateurs, quant à eux, jonglent entre l’achat de vêtements d’occasion et la recherche d’articles rares, tout en décortiquant les promesses des marques sur l’économie circulaire.

Quelques tendances se dégagent nettement au sein de ce nouveau paysage :

  • Le volume de ventes en ligne de vêtements et accessoires connaît une croissance fulgurante.
  • L’offre s’étoffe : du luxe à l’accessible, du vintage pointu au contemporain abordable, chacun trouve son créneau.
  • Les modèles économiques et les politiques de commission se multiplient, offrant des alternatives variées.

Face à ce foisonnement, la vente en ligne de vêtements d’occasion devient un terrain de jeu pour les marques et les plateformes. Les applications redoublent d’astuces pour attirer une clientèle curieuse, attentive à la dimension écologique de leurs choix. Les acteurs historiques n’ont plus le choix : s’ils veulent rester dans la course, ils doivent repenser leur rapport à la mode de seconde main et s’adapter à des usages qui évoluent à toute vitesse.

H&M et Sellpy : quelle nature de partenariat et quelles ambitions communes ?

Pour H&M, la mode durable ne se limite plus à quelques collections responsables. En misant sur Sellpy, l’enseigne s’ouvre une porte sur le marché de l’économie circulaire et la revente en ligne. Ici, pas de rachat pur et simple : H&M détient près de 80 % de Sellpy, mais laisse l’entreprise piloter sa propre stratégie. Le lien est hybride, mêlant capital et vision partagée.

Sellpy propose une solution clé en main qui simplifie la revente de vêtements et accessoires d’occasion. Pour H&M, c’est l’occasion idéale de prolonger la vie de ses collections, de réduire l’impact environnemental du secteur et de répondre à une clientèle toujours plus réceptive à l’achat de vêtements d’occasion. Les deux partenaires avancent avec une idée commune : accélérer la mutation du textile, fidéliser les adeptes du “pre loved” et séduire les jeunes consommateurs, sensibles aux principes de circularité.

Le modèle Sellpy repose sur une commission sur chaque vente : efficacité, simplicité, et incitation à proposer une large gamme d’articles. H&M, de son côté, capitalise sur l’expertise digitale de Sellpy et expérimente, en Suède puis en Allemagne, l’intégration de la seconde main dans ses propres boutiques. Ici, pas de cannibalisation : H&M reste maître sur le neuf, Sellpy développe la revente, mais tous deux avancent de concert, portés par l’ambition d’un textile plus responsable.

Fiabilité et fonctionnement de Sellpy face aux attentes des consommateurs

Une expérience calibrée pour l’utilisateur

Sellpy cible les particuliers à la recherche d’une plateforme fiable et sans tracas pour la vente en ligne de vêtements d’occasion. L’interface, accessible à la fois sur le site et via l’application mobile Sellpy, accompagne l’utilisateur à chaque étape : envoi des articles, vérification qualité, prise de vue, mise en ligne, gestion des ventes et de la logistique.

Voici comment Sellpy structure son service pour répondre aux attentes :

  • Finies les rencontres à organiser ou les négociations sans fin : Sellpy centralise toute la démarche, du dépôt au paiement.
  • La commission varie en fonction de la valeur de chaque article. Ce système favorise une grande diversité d’offres tout en restant attractif pour l’utilisateur.
  • Le tri est effectué avec sérieux : les articles trop usés sont écartés et les accessoires de luxe bénéficient d’un contrôle renforcé.

Réponse aux exigences du marché français

En France, les clients sont particulièrement attentifs à la clarté sur l’état des articles et au suivi de leurs transactions. Sellpy mise sur un service après-vente accessible et met en avant une gamme étendue, du basique signé H&M à des pièces plus haut de gamme. La plateforme s’aligne sur les attentes du marché hexagonal tout en assurant une expérience sécurisée de bout en bout.

L’objectif ? Séduire une clientèle déjà habituée à la simplicité des applications concurrentes, tout en se démarquant par la fiabilité, la facilité et un accès renouvelé à la mode d’occasion en ligne.

Femme jeune utilisant ordinateur et smartphone à la maison

Panorama des alternatives : comment choisir la plateforme de seconde main adaptée à ses besoins ?

Cartographie des acteurs et logiques de choix

Vinted, Sellpy, H&M, Inditex, Primark : la seconde main a quitté la marge pour devenir une évidence. Chacune de ces plateformes revendique ses spécificités, met en avant sa communauté et affiche sa propre politique de commission. Face à cette offre foisonnante, les utilisateurs oscillent entre recherche de la pièce rare et quête de simplicité, hésitant entre marques emblématiques, vêtements grand public ou accessoires de créateurs.

Pour mieux s’y retrouver, voici les principales pistes à comparer :

  • Vinted : plateforme fondée sur la force du nombre et la simplicité des échanges directs entre particuliers. On y trouve de tout, rapidement, mais la gestion après-vente reste limitée. L’algorithme met en avant la rotation rapide des articles, du jean vintage au sac griffé, avec une commission supportée par l’acheteur.
  • Sellpy : service tout-en-un. Ici, la plateforme s’occupe de tout, du tri à l’expédition. La commission est ajustée selon la valeur de l’article, moins de négociation, davantage de tranquillité pour le vendeur.
  • H&M : la seconde main prend place au cœur même du réseau H&M. Catalogue ciblé, expérience maîtrisée, mais l’offre reste centrée sur la marque.

Le choix dépend avant tout des priorités de chacun : maximiser le gain, déléguer la logistique, privilégier une marque ou explorer une offre élargie. Chaque plateforme impose sa vision de la mode d’occasion et tente de répondre à une demande multiple, entre envie de bonnes affaires, recherche de sécurité et engagement écologique.

Au fond, la vraie révolution ne se joue pas seulement entre les acteurs, mais dans la manière dont chacun d’entre nous reconsidère la valeur de ses vêtements. La question n’est plus de savoir « qui vend quoi », mais comment nous choisissons, ensemble, d’habiller l’avenir.

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